Concevoir et réaliser 4 vidéos pédagogiques en moins de 6 semaines ? Un beau défi pour l’équipe Dowino que nous a proposé de relever Caroline Iberg, chargée de communication pour la filière de maladies rares SensGene ! Dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, la filière SensGene et la Fédération des Aveugles de France souhaitaient expliquer aux personnes déficientes visuelles et à leurs aidants comment se protéger. Il fallait donc produire au plus vite.
En temps normal il nous faut plusieurs mois pour ce type de projet, il a évidemment fallu adapter notre processus de production, mais aussi imposer des délais très serrés à nos interlocuteurs !
Retour sur ce projet pas comme les autres avec Caroline Iberg et Jérôme Cattenot, notre directeur artistique.
« Jérôme, quelles ont été les principales adaptations à mettre en œuvre pour respecter les délais ? »
La principale adaptation a été sur le travail de conception, d’écriture. En temps normal, c’est une phase qui peut demander du temps pour bien cerner les intentions du projet, regrouper les parties prenantes autour de la table, itérer…
Pour ce projet il fallait aller plus vite qu’à l’ordinaire, pour pouvoir enregistrer le comédien sans attendre et commencer très vite à produire de l’image.
Le choix de s’appuyer sur la direction artistique du premier film que nous avons produit avec SensGene a été évident, alors que d’ordinaire nous passons par une phase de recherches graphiques en partant d’une feuille blanche.
Autre adaptation, nous sommes passés directement d’un storyboard assez détaillé à un rendu animé, sans faire valider les graphismes en écrans fixes. Un choix de production risqué, mais rendu possible par la relation de confiance qui nous lie à SensGene.
La production est en plus tombée en plein confinement (qui demande déjà en soi de s’adapter), d’une certaine manière il a donc fallu s’adapter doublement.
« Caroline, quelles ont été les implications de ces délais réduits pour vous et l’équipe projet ? »
Nous avons nommé un comité réduit de personnes responsables de l’élaboration du script et du storyboard afin de minimiser les temps de validation qui peuvent parfois être longs. Nous avons aussi opté pour un partenariat avec la Fédération des Aveugles de France afin de faire valider les contenus par des personnes aveugles. Enfin, nous avons opté pour plusieurs réunions en visio constructives, et essayé d’éviter au maximum les échanges de mail interminables.
« Jérôme, comment travailler en co-conception dans ce cas ? »
La co-conception est vraiment un pilier de notre méthode chez Dowino, et malgré les délais il fallait impérativement réussir à préserver cette façon de faire. Nous y sommes parvenus parce qu’il y avait une volonté totalement partagée par toutes les parties de faire quatre films utiles, pensés pour leur cible, précis… en très peu de temps.
Les décisions importantes ont été prises de manière très collégiale, en cherchant toujours le consensus pour le bien du projet. Un exemple parlant : la phase d’écriture de la voix off, tellement cruciale. Il a fallu arbitrer, couper, reformuler et ce travail a été accompli en deux courtes séances de travail, en visio, avec deux personnes de chez SensGene, six ou sept personnes de la FAF et moi-même, ce qui fait beaucoup de monde ! Mais parce qu’il y avait un objectif commun, le nombre a fait la force !
« Caroline, le contenu des vidéos était-il déjà bien déterminé au début du projet ? »
Nous avions déjà en tête les grandes rubriques. Par contre le contenu précis s’est fait en visio avec l’aide de Jérôme, qui, grâce à un brainstorming avec plusieurs personnes de SensGene et de la FAF, a pu nous faire un script précis et concis. C’est aussi la raison de choisir Dowino comme prestataire car nous savons qu’ils comprennent les enjeux et les objectifs de nos contenus.
« Jérôme, le choix des formats de vidéos (durée, animation) a-t-il été important pour tenir les délais ? »
Oui, c’est certain. Quatre films de 30 secondes, c’était la durée que nous avons choisie ensemble. Plusieurs raisons à ça : un format court mais qui permet quand même de donner beaucoup d’informations, un format qui correspond à des standards de diffusion TV et enfin, un volume de travail qui était compatible avec les délais de production et l’objectif de qualité.
Les quatre films ont été écrits dès le début pour pouvoir aussi être remontés en un seul film qui aborde les quatre thèmes.
« Caroline, quel a été l’accueil des personnes déficientes visuelles et de leurs aidants ? »
L’accueil a été très bon, puisque il y a déjà près de 1000 vues sur nos réseaux, et que la vidéo a été diffusée dans plusieurs hôpitaux et par de nombreuses associations sur le territoire. Plusieurs reportages sur ce thème ont été faits dans les médias. Seul bémol pour nous, la vidéo est arrivée un peu tard (mais on ne pouvait pas faire plus rapide !!), au moment où un relâchement des gestes barrières se fait sentir. Nous envisageons une nouvelle diffusion massive en automne en cas de 2e vague.
La vidéo complète est disponible ici